Dans ses projets, chaque choix – couleur, volume, lumière – raconte quelque chose du client. Avec finesse, elle jongle entre contraintes, envies et intention créative.
Entretien avec une architecte d’intérieur pour qui chaque projet commence par l’écoute de l’invisible.
Quand on démarre un nouveau projet, on parle souvent de budget, de délais, de surface, de contraintes techniques… Mais il y a un élément invisible, pourtant fondamental, que cette designer cherche à capter dès les premiers échanges : la sensibilité esthétique du client.
Ce fil subtil lui permet d’orienter ses choix, de sentir les zones de liberté, les références cachées, les envies non formulées.
Bref, de construire une base vraiment partagée pour la création.
Dans la collaboration avec un chef de projet, il y a un moment clé : la transition entre la fin de la conception et le début du chiffrage. Ce moment charnière est délicat : le projet est globalement en place, mais encore malléable.
C’est là que le regard technique du chef de projet peut enrichir, ajuster ou parfois freiner certaines intentions. Et c’est justement là que tout se joue : la qualité du dialogue, l’écoute mutuelle et la capacité à s’ajuster font toute la différence entre une coordination fluide… et une relation tendue.
En les plaçant non pas en opposition, mais en dialogue. Les contraintes offrent un cadre, les envies du client sont le point de départ, et la vision du designer devient le trait d’union entre faisabilité et audace.
L’équilibre repose sur trois piliers : l’écoute, pour bien saisir les attentes ; la pédagogie, pour embarquer le client dans des choix éclairés ; et l’anticipation, pour éviter les impasses en amont.
Un vrai jeu d’équilibriste créatif.
Certains outils d’IA génèrent déjà des plans, des rendus 3D, des suggestions de palettes… Alors, soutien ou zone de vigilance ? La réponse est nuancée. Côté plans, la créatrice reste prudente : l’IA s’appuie sur d’énormes bases de données, parfois approximatives, sans réelle compréhension du contexte.
En revanche, pour les palettes et les tendances, l’IA peut se révéler un vrai soutien d’inspiration. Elle l’a d’ailleurs déjà testée dans ses présentations clients.
L’IA l’a aidée à clarifier sa vision et structurer le dossier, gagnant ainsi en impact et en temps. Un usage ciblé, bien pensé, qui montre que l’IA, utilisée avec discernement, peut amplifier le propos sans jamais le remplacer.
Mais alors, qu’est-ce qui rend un espace signé Opus immédiatement reconnaissable, même sans logo ni signature ? La couleur. Dans un monde de plus en plus dominé par le monochrome — blanc, beige, gris — les projets d’Opus font éclater la couleur comme un manifeste.
Un parti pris audacieux, joyeux, qui raconte l’énergie, la créativité, et une forme de liberté visuelle revendiquée. Un coup de pinceau assumé, presque militant, qui crée l’identité.
Enfin, sur la question des tâches chronophages, l’IA attire l’attention. Pas tant pour créer, mais pour débarrasser l’esprit : automatiser la comparaison de devis, trier les mails inutiles, générer des plannings plus fluides…
Si elle peut offrir ne serait-ce qu’une heure de tranquillité par jour, elle est la bienvenue. À condition, sourit elle, qu’elle ne râle pas trop.
Discutons-en autour d’un café